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MONTFRANC
Les chrétiens fêtent le jubilé de leur église.

Elle était presque trop petite, ce dimanche 13 Juillet 2014, notre église pour accueillir tous les fidèles de Montfranc, mais aussi de tous les villages environnants des différents secteurs, regroupés autour de leur archevêque, Monseigneur Jean Legrez du diocèse d’Albi, pour fêter les 50 ans de leur église, dont la première prière avait été posée le 23 Mars 1964.
Sur l’invitation du Père Jean Sers, curé de la paroisse, les autorités civiles : député, conseillère générale et maires des villages environnants, ont pris part à la cérémonie.
La messe a également été l’occasion pour notre évêque de confirmer 6 jeunes du secteur d’Alban.
La cérémonie grandiose et suivie par une assistance très recueillie a été animée par le chœur de chant paroissial épaulé par celui des Marcheurs et Pèlerins de Saint Pierre de Fronze.
De l’homélie du Père évêque, je retiendrai ces quelques mots : « Cet édifice est dans sa première jeunesse par rapport au temps de l’Eglise. A vous de la faire vivre en venant régulièrement y prier, même sans prêtre, et y célébrer.»
Le Père Léon Miquel qui a été a l’origine de sa construction, doit nous regarder aujourd’hui du Ciel avec une grand sourire, témoin de sa joie intérieure de voir les chrétiens du XXI° siècle continuer l’œuvre qu’il avait entreprise, sans ménager sa peine.
Je voudrais reprendre ses propres paroles, lors d’une visite qu’il avait faite à Montfranc en juillet 1997 : « Merci Seigneur, ils t’ont pris en amitié tous ces gens, paroissiens d’hier et d’aujourd’hui, pour te donner parure et beauté, fraîcheur et santé comme au premier jour de ta naissance. »
Après la cérémonie tous les participants ont été invités à prendre le verre de l’amitié, offert et servi par la municipalité du village. Le Père Jean Sers a ensuite invité les chrétiens qui s’investissent régulièrement dans la vie de la paroisse, à déjeuner autour du Père évêque.
En parlant de cette belle construction, le Père Léon Miquel avait ajouté : « Puisses-tu grandir encore dans cette beauté et rassembler tous ceux qui veulent vivre paix et joie, dans l’amour fraternel auquel tu les convies. »
C’est je crois, un beau message que les chrétiens du secteur doivent faire vivre aujourd’hui.


JUBILE DE L’EGLISE DE MONTFRANC

Faisons un retour sur le passé pour mieux comprendre le pourquoi de la construction de cette église.

Les très nombreuses vocations (exemple pour le Tarn : c’était environ 800 prêtres, 20 ordinations par an, certains nouveaux prêtres ayant des difficultés à trouver une affectation) ont fait de la première moitié du XIXème siècle une période de bâtisseurs d’églises là où il n’y en avait pas ou ailleurs des agrandissements ou reconstructions sur des ruines existantes.
A Montfranc, la devancière de l’actuelle a été construite en 1838, tout comme sa voisine du Pourencas. Bâtisses cossues, sobres, massives, sans style particulier, une nef principale, un clocher massif très cubique accolé au bâtiment sur la façade ouest.
Mais ce qui fut bon pour le Pourencas ne le fut pas pour Montfranc. En effet, et les plus anciens ne me contrediront pas, avant l’installation de l’eau courante dans le village, chaque habitation avait dans son intérieur, un puit.
Montfranc, malgré ses 820 mètres d’altitude repose sur une nappe d’eau et pour preuve, pas moins de sept ruisseaux prennent leur source sur son pourtour, les uns pour rejoindre le Dadou, les autres le Rance.
Donc pour revenir à l’ancienne église, sa masse étant trop lourde, le sous-sol non ferme et instable , au fil des ans, cette masse ne faisait que s’enfoncer entraînant avec : une déformation, les murs menaçant de se disloquer, quant au clocher, année après année, lentement mais sûrement, il se séparait de l’édifice auquel il était accolé.
1954, première interrogation. Il fallait faire quelque chose avant qu’il ne soit trop tard ! Hélas, beaucoup de palabres et peu d’effets.
1961, sous l’impulsion du nouveau curé, l’abbé Léon Miquel, nommé curé de Montfranc en 1960, nouvelle consultation en vue d’une restauration. Une fois encore, aucune solution fiable et surtout solide et sécurisante ne fut trouvée. C’est suite à cette seconde consultation qu’il fut décidé, avec l’accord de l’évêché et celui des élus locaux, de raser cet édifice, représentant une trop grande dangerosité pour y célébrer des offices et de partir sur de nouvelles bases.
Le choix ne fut pas facile. Il fallait réunir à la fois deux conditions : construire une église plus grande et plus légère que la précédente.
Quelques visites pour se donner un choix et quelques modifications de conception, ont fait naître l’actuelle église assise sur une grande plateforme en béton armé ne permettant plus la déformation de sa structure.
La première pierre a été posée en octobre 1963 par Monseigneur Ménard, évêque de Rodez en présence du chanoine Blanc, vicaire général auprès de l’archevêque d’Albi, des prêtres aveyronnais et tarnais, ainsi que des maires des communes voisines à celle de Montfranc. Cette première pierre est visible côté gauche de l’entrée. Elle contient en son intérieur un tube d’étain dans lequel a été glissé un parchemin attestant de la présence des personnes, religieuses et laïques, ayant participé à la pose de cette première pierre. De plus et pour le cas où le parchemin serait illisible bien plus tard, afin que nos successeurs trouvent une réponse à leurs interrogations, une pièce de monnaie de l’année a été également glissée dans cet étui. Il s’agit d’une pièce de 1 NF (nouveau franc, voulu et mis en place par le président de la République : le général De Gaulle) le tout coulé dans un bain de cire.
La construction a été menée avec rapidité, la charpente faite de lamellé-collé ayant déjà été préparée dans les ateliers de l’entreprise.
Fin 1964, les offices étaient à nouveau célébrés en son intérieur, même si celui-ci restait à aménager.
Enfin 1966 voyait l’achèvement complet des travaux avec la pose du carrelage et du chauffage ainsi que l’achat de bancs. Une belle réalisation venait d’être menée à son terme, faisant la fierté des paroissiens, mais surtout la fierté de son bâtisseur, le Père Léon Miquel qui n’avait pas ménagé son énergie pour réaliser ce qu’il appellera plus tard « son œuvre ». En saluant sa mémoire, je pense qu’il aurait été heureux de fêter le jubilé de cette église qu’il a fait naître, grandir et pour laquelle, il avait mis toute l’ardeur de sa jeunesse comme il aimait si souvent à le dire.

Merci Seigneur pour ce jubilé.
N’oublie pas Seigneur dans ta bonté ceux qui l’ont permis et particulièrement le Père Léon MIQUEL.


Robert S.

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