Réflexion sur le silence
Extrait du journal du secteur pastoral d’Alban-Montfranc-Villefranche (Novembre 2016)
« J’écoute le silence
Le journal régional annonçait ce vendredi-là : « certains jours d’été, on compte jusqu’à 14 000 véhicules à traverser le bourg ». Les maisons vibrent au passage des camions.
Et vous dormez...quand vous pouvez, sur le matin.
Travaillant à la taille de ses poiriers, en pleine campagne, Luc me dit : « Ici, on est bien. Pas de bruit ! J’écoute le silence. »
Le silence est en effet comme un manteau dont on se revêt. Il vous enveloppe au point que vous ne sentez même plus le confort qu’il vous apporte. Car le silence est doux. Pour l’apprécier, il faut se faire une âme forte, qui résiste à la démangeaison du bruit comme une présence. Or, c’est l’inverse. Le bruit vous fait vivre à l’extérieur de vous-même. Vite, le bruit vous irrite, vous agace et vous énerve.
Le silence est une présence qui vous permet d’être vous-même, de cultiver vos facultés. Quand le bras travaille, il fait facilement du bruit, alors que l’esprit a besoin de silence pour accomplir ce qui fait que « la dignité de l’homme est en la pensée » selon le mot de Pascal.
Le silence vous situe dans le temps et dans l’espace. Nous sommes venus un jour sur terre, ici ou là, peu importe. Où allons-nous ? Vers quoi ou vers Qui allons-nous ? N’est-ce pas là le plus important ? Le silence t’aide à bien voir ces problèmes existentiels et essentiels. Ne va pas passer à côté sous prétexte que le silence t’ennuie. Ne le fuis pas ! ...
...Le silence aura toujours le dernier mot. Entraîne-toi au silence ! Ecoute le silence ! »
Abbé Christian Daleau
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